La douleur aiguë et subaiguë
La douleur est provoquée par des tissus endommagés à la suite d’une blessure, d’un accident ou d’une maladie. La guérison de ces tissus se fait généralement dans les 4 à 6 semaines suivant la lésion. Durant ce processus, les fibres abîmées se reconstruisent selon leur fonction. Toutefois, une immobilisation trop prolongée peut entraîner une raideur des tissus (ligaments, muscles), qui devient elle-même source de douleur. Il est donc important de reprendre progressivement ses activités pendant la phase de guérison.
Et la douleur persistante, dans tout ça?
Parfois, après une blessure, des changements physiologiques surviennent dans le système nerveux, qui reste en mode « alerte ». Les circuits qui transmettent la douleur au cerveau deviennent plus sensibles (on parle alors d’hypersensibilité centrale). Le système d’alarme se déclenche alors à un seuil beaucoup plus bas qu’avant. Même une fois la guérison terminée, le corps réagit encore comme s’il y avait un danger, maintenant contractions et tensions musculaires.
La douleur, initialement utile pour vous protéger, devient une « fausse alarme » entretenue par différents facteurs. Avec le temps, elle peut s’intensifier et mener à une incapacité persistante. La douleur chronique devient alors une nouvelle pathologie distincte de la blessure initiale. On estime qu’entre 50 et 80 % des personnes en souffriront à un moment de leur vie.
Les facteurs d’hypersensibilité
Trois grands types de facteurs contribuent à l’hypersensibilité :
- Facteurs biologiques : un déficit de condition physique, des muscles qui compensent, une immobilisation prolongée, une mauvaise alimentation, le manque de sommeil ou encore la consommation de tabac ou d’alcool peuvent favoriser l’hypersensibilité.
- Facteurs psychologiques : l’état d’esprit joue un rôle important dans la perception de la douleur. Le stress, l’anxiété, le manque d’estime de soi ou le catastrophisme peuvent accentuer la douleur persistante.
- Facteurs organisationnels : un environnement de travail stressant, des conflits, une insatisfaction professionnelle ou de mauvaises relations avec ses collègues peuvent aussi entretenir la douleur.
Comment traiter la douleur persistante
La douleur persistante n’est pas une fatalité. Voici les approches recommandées par la littérature scientifique :
- Commencez par comprendre le phénomène et en identifier les causes possibles.
- Adoptez une approche interdisciplinaire. Des physiothérapeutes, ergothérapeutes, kinésiologues, psychologues et médecins spécialisés en gestion de la douleur chronique peuvent collaborer pour vous aider.
- Intégrez une activité physique adaptée et des changements dans votre mode de vie pour favoriser une meilleure gestion de la douleur.
La physiothérapie joue un rôle clé dans la compréhension, le mouvement et la rééducation liés à la douleur persistante. N’attendez pas que la douleur s’installe! Consultez dès maintenant pour retrouver confort et mobilité.
En résumé
- La douleur aiguë est une alarme utile qui signale une blessure, alors que la douleur persistante est une fausse alerte entretenue par le système nerveux.
- Une reprise graduelle des activités est essentielle pour éviter la raideur et favoriser la guérison.
- Des facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux peuvent influencer la douleur persistante.
- Une approche interdisciplinaire, incluant la physiothérapie, aide à comprendre et à mieux gérer la douleur pour retrouver une vie active.
Sources
- Jam B. La vérité à propos de la douleur. Advanced Physical Therapy Education Institute, Thornhill, Canada, 2010
- Butler D & Moseley L. Explain pain. NOI Group Publications, Adelaide, Australia, 2003
- Bigos S, Roland M, Waddell G, Klaber J, Burton K, Main C. The Back Book. TSO information & publishing solutions, Norwich, United Kingdom, 2002
- Woolf CJ. Central sensitization: Implications for the diagnosis and treatment of pain. PAIN (2010), doi:10.1016/j.pain.2010.09.030
- Moseley L. Understanding chronic pain. Physical Therapy Reviews 2007; 12: 169–178
